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Crise du logement : les jeunes en première ligne, mais pas sans solutions

18 octobre 2025 par
Crise du logement : les jeunes en première ligne, mais pas sans solutions
caissecooperativedaquitaine

« Une génération bloquée entre le départ et l’envol »

« Je ne pensais pas que trouver un studio deviendrait une quête à plein temps », confie Léa, 22 ans, fraîchement diplômée, en alternance à Paris. Elle passe ses journées à chercher un logement décent — et passe ses nuits à revoir son budget. Car pour beaucoup de jeunes Européens, quitter le domicile parental, accéder à une autonomie, lancer ses études ou sa vie professionnelle rime désormais avec précarité.

La crise du logement frappe avec acuité cette génération : flambée des loyers, raréfaction de l’offre, conditions d’accès durcies, et des parcours de vie retardés. Selon une récente étude, les ménages de l’Union européenne consacrent en moyenne 19,7 % de leur revenu disponible au logement. Mais pour une large part des jeunes, cette part atteint 40 % ou plus. euronews+1

Dans ce contexte, l’accès à un logement n’est plus simplement une question de toit, c’est un verrou de l’autonomie, de l’emploi, des études, de la mobilité : bref, de l’avenir.

1. Les causes d’une crise structurée

1.1 Hausse des prix et loyers sur tout le continent

Entre 2015 et 2023, les prix de l’immobilier dans l’UE ont bondi de près de 47 % en moyenne, avec d’importantes disparités. Parlement européen+1 En Espagne, par exemple, les prix ont augmenté de 20 % à l’achat et 15,4 % à la location dans certaines agglomérations en une seule année. euronews

Quant aux loyers, la pression est tout aussi forte. Des villes comme Berlin (+40 % entre 2018 et 2023), Cologne ou Leipzig enregistrent des hausses à deux chiffres. BFMTV

Le résultat : dans 10,6 % des ménages urbains de l’UE, le logement coûte plus de 40 % du revenu. Parlement européen+1 Cela signifie que pour plus d’un ménage sur dix, le logement absorbe presque la moitié de la capacité de dépense.

1.2 Une offre déficiente et des dynamiques défavorables

L’offre de logements accessibles notamment pour les jeunes ou les primo-accédants ne suit pas la demande. En Allemagne, on estime à 700 000 voire plus d’un million le nombre de logements manquants en 2023. BFMTV

La conversion d’appartements en meublés touristiques ou la spéculation immobilière aggravent la situation. À Madrid, l’offre locative a reculé de 71 % en cinq ans. Le Monde.fr+1

Le marché du logement se durcit également sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, de la hausse des coûts des matériaux, et du ralentissement de la construction. BFMTV

1.3 Les jeunes, victimes structurelles

Les jeunes adultes sont particulièrement vulnérables dans ce contexte. Le taux d’émancipation baisse : l’âge moyen où un jeune quitte le domicile parental en Europe est de 26,2 ans en 2024 et atteint jusqu’à 30 ans en Espagne. euronews+1

En 2023, les jeunes représentent une part disproportionnée de ceux qui consacrent au moins 40 % de leur revenu au logement. euronews De plus, près de 15 % des jeunes (16-29 ans en Europe) ont eu du mal à payer leur loyer au cours des douze derniers mois. L'Observatoire de l'Europe

Cette conjonction explique pourquoi tant de jeunes restent chez leurs parents, renoncent à un logement indépendant, ou acceptent des conditions précaires.

2. Les conséquences pour les jeunes et la société

2.1 Retard d’émancipation et perte d’autonomie

Pour beaucoup, la sortie du foyer familial est repoussée dans certaines régions du sud et de l’est de l’Europe, à plus de 30 ans. Le résultat : la parentalisation du jeune adulte, l’enfermement dans un statut de « chez papa-maman », avec toutes les conséquences psychologiques, sociales et économiques que cela suppose.

Un témoignage : « J’ai 27 ans, je gagne bien ma vie, mais je ne peux pas quitter l’appartement de mes parents le loyer d’un studio équivaut à mon salaire net. » Depuis Lisbonne, Miguel vit ce que de nombreux jeunes vivent ailleurs. Le décès de l’autonomie, en quelque sorte.

Le retard d’installation autonome influe aussi sur le projet de vie : fonder une famille, démarrer une carrière, acheter un logement, déménager.

2.2 Impact sur les études et l’entrée dans la vie active

Les étudiants sont en première ligne. En France, plus de 1,5 million d’étudiants se déclarent mal-logés. L'Étudiant L’Union étudiante estime qu’il y a plus de 87 000 étudiants ayant entamé l’année sans logement. L’impact n’est pas seulement financier : 18 % des étudiants interrogés déclarent que leur logement a eu un impact négatif ou très négatif sur leurs études. L'Étudiant

Un témoignage : Assia, 22 ans, ancienne étudiante à Paris : « Le soir, je travaillais jusqu’à 22 h pour payer mon loyer, je n’avais plus d’énergie pour les cours. Les deux ans ont été un chemin de croix. »

Ce type de situation entraîne des abandons d’études, une mobilité géographique réduite, et des effets en cascade sur les parcours professionnels.

2.3 Fragilisation économique et montée des inégalités

Quand un jeune consacre 40 % ou plus de son revenu au logement, cela réduit drastiquement sa capacité d’épargne, d’investissement ou de mobilité. Les opportunités s’amenuisent.

Le sentiment croissant : « Je suis bloqué ». Une génération qui ne peut pas se projeter. Une tranche d’âge qui devient vulnérable non seulement à l’origine de la crise, mais comme victime.

Quand l’accès au logement devient un verrou, tout le système de reproduction sociale et économique se fragilise.

3. Les réponses attendues des États et des collectivités

3.1 Politiques publiques en action… mais encore trop lentes

À l’échelle européenne, les institutions appellent à considérer le logement comme un « droit fondamental ». Parlement européen+1 Le commissaire Dan Jørgensen rappelle que « si nous ne prenons pas ce problème au sérieux… les populistes gagneront ». La Tribune

Certains États visent des objectifs de construction ambitieux comme l’Allemagne (400 000 logements/an) mais le retard est manifeste. BFMTV

Des villes se regroupent pour former des alliances (à Paris, Barcelone, Athènes…) demandant un plan européen de 80 milliards d’euros. Le Monde.fr

3.2 Les leviers d’action concrets

  • Augmenter le nombre de logements sociaux, étudiants ou abordables.

  • Encadrer les loyers, freiner la conversion en locations touristiques.

  • Favoriser l’accès des jeunes locataires à des garanties, des aides, des solutions de mobilité.

    Mais les mesures tardent, les mécanismes sont complexes, les délais longs. L’urgence est là.

3.3 Limites et écueils

Certains dispositifs peinent à atteindre les jeunes ou sont mal adaptés. Les logements étudiants restent insuffisants, les dispositifs de soutien discontinus.

Le modèle du « coliving », pensé comme une réponse à la densification, montre ses dérives (4000-500 €/mois pour 10 m² « premium ») et ne répond pas aux besoins des plus vulnérables. Le Monde.fr

Le message est clair : les politiques nationales et locales sont indispensables… mais ne peuvent pas tout porter. C’est pourquoi il est essentiel de faire apparaître un troisième pilier : l’initiative individuelle/familiale.

4. Responsabilité individuelle et familiale : anticiper dès maintenant

Il ne s’agit pas de culpabiliser les jeunes ou les familles, mais de souligner que, dans un contexte difficile, certains gestes anticipés peuvent faire la différence. Ils ne remplacent pas la politique publique, mais les complètent.

4.1 Le rôle des parents

Imaginons un parent qui, avec son adolescent de 15 ans, ouvre le dialogue : « Tu prévois des études, un logement, une vie autonome ? Parlons-en maintenant. »

Si ce parent met en place une épargne régulière entre 20 € et 50 € par mois pendant 5 ans, alors à ses 20 ans l’étudiant pourrait disposer d’une enveloppe d’environ 40 000 à 60 000 € pour ses études ou son installation. (solutions sur www.caissecooperativedaquitaine.com)

Ce n’est pas un gadget, mais un levier concret pour gagner de l’avance : financer un dépôt de garantie, un premier logement, une formation, un prêt étudiant plus souple.

L’effet n’est pas seulement financier : c’est une culture d’anticipation, un message d’autonomie, une stratégie anti-crise dans un contexte hostile.

4.2 Le rôle de l’étudiant lui-même

Supposons qu’un jeune, à 18 ans, ne peut pas compter sur une forte aide parentale. Il commence à travailler, gagne ses premiers salaires, et décide d’épargner lui-même 20 à 50 € par mois… pendant 12 ans(solutions sur www.caissecooperativedaquitaine.com)

Résultat à 30 ans plus de 100 000 € d’épargne disponibles pour un premier achat ou un logement stable.

Oui, cela demande constance, discipline, mais c’est à portée. Cela permet de limiter la dépendance, de juguler la peur de ne jamais « se lancer ».

Le message est clair : même en situation plus fragile, on ne part pas sans rien. On peut anticiper, planter des graines.


“Depuis mes 18 ans, je mets 30 € par mois de côté. Au début, je me disais que ça ne ferait rien. Mais à 26 ans, j’ai déjà 54 000 € et je sens que je pourrai bouger, choisir mon quartier, envisager un achat plus serein.”

– Témoignage de Théo jeune actif à Lille

Ce type d’histoire est de plus en plus partagée sur les forums étudiants ou d’épargne.

5. Conclusion

La crise du logement n’est pas une fatalité immuable. Elle est une crise structurelle mais aussi un défi générationnel. Une génération se trouve en première ligne, bloquée entre le désir de s’envoler et l’impossibilité de se loger.

Les États, les collectivités, les législateurs ont un rôle irremplaçable ; il faut plus de logements, des loyers accessibles, des mobilités garanties. Mais attendre seulement les pouvoirs publics serait insuffisant.

Les familles, les étudiants eux-mêmes ont une marge d’action : discuter, anticiper, épargner, se préparer. Le logement ne se résume plus au simple toit : c’est le socle d’une vie, d’un parcours.

En conjuguant action publique et initiatives personnelles, on donne une chance à cette génération non seulement de « tenir », mais de se projeter. Car le risque n’est pas seulement d’être mal logé : c’est de ne plus pouvoir se construire.

Un jeune qui épargne, un parent qui accompagne, un dialogue familial ouvert : voilà des cristaux d’espoir dans un marché tendu. Et si chaque petite action s’ajoute à l’ensemble, la somme deviendra significative. La crise du logement exige des réponses collectives mais elle appelle aussi des gestes individuels. Ceux qui les feront auront un avantage non seulement économique, mais humain : celui de pouvoir dire : « J’ai pu choisir, je me suis lancé, je me suis logé. »


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