Recevoir une somme importante par exemple 100 000 € d’un héritage est une belle opportunité.
Mais vient tout de suite la question : que faire de cet argent ?
Ton banquier t’invite à le placer, ton entourage te donne mille conseils, et certains te parlent de “gestion de patrimoine”… sans que tu saches vraiment où se situe la différence.
En réalité, le banquier et le gestionnaire de patrimoine n’ont pas le même métier, ni le même rôle.
L’un gère ton argent au quotidien, l’autre construit ta richesse dans la durée.
Et le plus intéressant, c’est que les deux sont complémentaires.
1. Ce que te proposera ton banquier
Ton banquier est ton interlocuteur de proximité. Il connaît ton compte, ton salaire, tes crédits.
Lorsque tu lui annonces que tu viens de toucher 100 000 €, il te proposera une approche prudente et logique :
- - 20 000 € sur un Livret A pour la sécurité.
- - 20 000 € en apport pour emprunter et acheter ton appartement de 140 000 €.
- - Le reste (60 000 €) sur une assurance vie, souvent à rendement modéré.
En apparence, tout est cohérent : tu gardes une épargne, tu deviens propriétaire, tu places le reste.
Mais dans les faits, ton capital est immobilisé.
Les 20 000 € d’apport ne te rapportent plus rien. et tu as un crédit à rembourser.
Les 60 000 € d’assurance vie classique rapportent 2 à 3 % bruts, souvent grignotés par les frais.
Résultat : tu as placé ton argent, mais tu n’as pas fait grandir ton patrimoine.
Le banquier t’aide à sécuriser, mais pas à développer.
2. Ce que ferait un gestionnaire de patrimoine
Le gestionnaire de patrimoine, lui, regarde plus loin.
Il ne s’arrête pas à ton compte en banque : il étudie ta situation globale, tes objectifs et tes leviers de croissance.
Avec le même héritage de 100 000 €, il pourrait te proposer une stratégie plus ambitieuse :
Étape 1 : placer intelligemment
Il t’oriente vers un PEI à 4,5 % de rendement.
Tu y places 100 000 €, mais tu peux retirer 40 % du capital, soit 40 000 €, sans toucher à ton investissement de base.
Autrement dit, ton argent continue de travailler comme si tu avais encore 100 000 € investis.
Étape 2 : diversifier avec rendement
Les 40 000 € retirés sont placés sur une assurance vie dynamique, avec un rendement cible entre 8 et 10 % par an.
Tu détiens donc :
- - 100 000 € placés à 4,5 % (PEI)
- - 40 000 € placés à 8–10 % (assurance vie)
Soit 140 000 € d’actifs financiers qui génèrent des rendements.
Étape 3 : créer du levier
Ces 140 000 € servent ensuite de garantie (nantissement) auprès d’une banque.
Tu peux donc acheter un bien locatif à crédit, sans apport, puisque ta banque est sécurisée par tes placements.
Ce bien, d’environ 140 000 €, génère 600 € de loyer mensuel, ce qui couvre ton crédit.
Et comme ce bien n’est pas hypothéqué (grâce au nantissement), tu peux ensuite l’hypothéquer à ton tour pour acheter ta résidence principale, d’environ 200 000 €.
Résultat final :
- - Tu as toujours tes placements financiers (140 000 €).
- - Tu possèdes un bien locatif et ta résidence principale.
- - Ton patrimoine global atteint 480 000 €.
Tout cela à partir de 100 000 € de départ, sans jamais immobiliser ton argent.
4. Pourquoi tu as besoin des deux
Attention : dire que le gestionnaire est plus “stratégique” ne veut pas dire que le banquier est inutile.
En réalité, le banquier reste essentiel :
- - C’est lui qui finance tes projets (crédits immobiliers, prêts personnels).
- - C’est lui qui gère tes comptes et ta trésorerie.
- - C’est lui qui met en place les garanties (nantissements, hypothèques).
Le gestionnaire de patrimoine, lui, conçoit la stratégie globale.
Le banquier la met en musique.
C’est une relation complémentaire :
le gestionnaire trace la route, le banquier fournit le véhicule.
5. L’effet de levier, le secret de la croissance patrimoniale
Le mot clé de la différence, c’est le levier.
Le banquier raisonne en risque à limiter : il veut que tu mettes un apport, que tu réduises ton endettement.
Le gestionnaire raisonne en effet multiplicateur : il veut que ton argent travaille à plusieurs endroits à la fois.
En utilisant le nantissement (plutôt qu’un apport), tu ne “consommes” pas ton capital, tu le fais fructifier tout en l’utilisant comme garantie.
C’est ainsi qu’un capital de 100 000 € peut générer près de 500 000 € d’actifs en quelques années.
C’est le principe de base de la construction patrimoniale moderne.
6. Les freins les plus courants
Beaucoup hésitent à faire appel à un gestionnaire de patrimoine.
Souvent à cause d’idées reçues :
« C’est réservé aux riches »
Faux. De nombreux gestionnaires accompagnent des clients dès 50 000 € d’épargne.
L’important, c’est la logique de stratégie, pas le montant.
« Mon banquier suffit »
Ton banquier gère tes produits financiers, pas ta stratégie globale.
Il n’est pas formé pour optimiser la fiscalité, la transmission ou la diversification.
« C’est risqué »
Le gestionnaire n’impose rien : il adapte le niveau de risque à ton profil et t’accompagne sur la durée, avec des arbitrages réguliers.
7. La vision 360° du gestionnaire de patrimoine
Un bon gestionnaire ne se contente pas de te proposer un produit.
Il analyse l’ensemble de ta situation :
- - Tes revenus et ton épargne
- - Tes objectifs de vie (acheter, transmettre, investir, préparer la retraite)
- - Tes actifs existants (immobilier, assurance vie, placements)
- - Ta fiscalité actuelle et future
Il conçoit une stratégie cohérente, dans laquelle chaque décision (investir, emprunter, placer, transmettre) s’inscrit dans une vision d’ensemble.
Ce n’est plus une gestion au jour le jour, mais une architecture patrimoniale complète.
8. Comment banquier et gestionnaire collaborent
Une fois la stratégie définie, le gestionnaire va souvent travailler main dans la main avec le banquier.
Il peut :
- - Négocier le taux de crédit le plus bas.
- - Structurer le financement avec un nantissement plutôt qu’un apport.
- - Optimiser les garanties et la fiscalité de l’opération.
Le banquier devient alors le partenaire opérationnel du plan conçu par le gestionnaire.
C’est une approche gagnant-gagnant : toi, le client, bénéficies d’une vision stratégique et d’une mise en œuvre concrète.
Le banquier : il t’aide à gérer et sécuriser ton argent.
Le gestionnaire de patrimoine : il t’aide à le faire fructifier et le multiplier.
Le banquier pense à aujourd’hui, le gestionnaire pense à demain.
Ensemble, ils forment un duo puissant :
Le banquier finance tes projets.
Le gestionnaire construit ta stratégie.
C’est cette combinaison qui te permet de bâtir un patrimoine solide, rentable et durable.
Au final, tu as besoin des deux :
le premier pour te financer, le second pour te faire grandir.
Parce que le banquier est le gardien de tes finances, mais le gestionnaire de patrimoine en est l’architecte.