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Les saisonniers et les intermittents : entre activité cyclique, rémunération variable et recherche de stabilité financière

3 novembre 2025 par
Les saisonniers et les intermittents : entre activité cyclique, rémunération variable et recherche de stabilité financière
caissecooperativedaquitaine

Des professions marquées par la saisonnalité

Les travailleurs saisonniers et les intermittents occupent une place singulière dans le paysage de l’emploi. Leur activité est étroitement liée à des cycles économiques ou naturels : la saison touristique, la récolte agricole, la période des vendanges, ou encore les temps forts de la production culturelle et artistique.

Ces professions sont indispensables au dynamisme de nombreux secteurs hôtellerie, restauration, agriculture, événementiel, spectacle vivant, audiovisuel mais elles reposent sur un principe de discontinuité : une alternance entre périodes d’activité intense et périodes d’inactivité.

Un système de rémunération adapté mais irrégulier

Les saisonniers et intermittents perçoivent une rémunération concentrée sur leurs périodes d’emploi.

  • Pour les saisonniers, le salaire est généralement fixé sur la base d’un contrat à durée déterminée (CDD saisonnier) couvrant la période d’activité. Les heures supplémentaires et les avantages en nature (logement, repas) peuvent compléter ce revenu.

  • Pour les intermittents du spectacle, la rémunération est versée par cachet ou à la prestation. Le salaire varie donc selon le nombre de contrats et de jours travaillés dans l’année.

Cette structure engendre une forte variabilité des revenus, avec des pics de gains durant les mois de travail et des creux durant les périodes creuses. Cette instabilité financière rend difficile la planification budgétaire et l’accès au crédit ou au logement.

Des dispositifs spécifiques d’assurance chômage

Conscients de la précarité liée à la discontinuité de ces emplois, les pouvoirs publics ont mis en place des régimes spécifiques d’indemnisation :

  • Les saisonniers peuvent prétendre à l’allocation chômage classique s’ils ont cumulé suffisamment d’heures ou de jours travaillés au cours de leurs contrats. Toutefois, la nature temporaire et répétitive de leurs emplois rend parfois cette ouverture de droits complexe.

  • Les intermittents du spectacle, eux, bénéficient d’un régime particulier (réglementation des annexes 8 et 10 de l’Unédic) qui tient compte de la spécificité de leur activité. Ils doivent justifier d’un certain nombre d’heures de travail sur une période donnée (507 heures sur 12 mois, par exemple) pour percevoir une allocation entre deux missions.

Ces dispositifs visent à garantir un revenu minimal entre les périodes d’activité, mais ils demeurent soumis à des conditions strictes et ne remplacent pas totalement la stabilité d’un emploi continu.

La nécessité d’une stratégie de revenus complémentaires

Face à cette réalité économique, les saisonniers et intermittents ont tout intérêt à sécuriser leur revenu annuel par une gestion financière adaptée.

Épargner pendant les périodes d’activité permet de constituer une réserve pour les mois plus calmes. De plus, certains placements peuvent offrir des compléments de revenus réguliers :

  • Les placements à revenus récurrents (comme les SCPI, les obligations ou certains fonds distribuants) permettent de percevoir des loyers ou des intérêts réguliers.

  • Les produits d’épargne programmée (PEL, assurance-vie, comptes à intérêts) aident à lisser les revenus dans le temps.

  • Les investissements à long terme peuvent, quant à eux, constituer une sécurité pour l’avenir et préparer la retraite.

Ainsi, même si leur rémunération est par nature saisonnière, les travailleurs intermittents et saisonniers peuvent, grâce à une stratégie d’épargne et de placement bien pensée, se garantir un revenu plus stable tout au long de l’année.

Conclusion

Les saisonniers et les intermittents incarnent une économie du rythme et de la passion, mais aussi de l’incertitude. Leur système de rémunération, tributaire de la saisonnalité, engendre des fluctuations de revenus importantes. Les dispositifs de chômage spécifiques atténuent ces périodes creuses, mais ne suffisent pas toujours à assurer un confort financier durable.

Dès lors, la constitution d’une épargne de précaution et la mise en place de placements générant des revenus réguliers apparaissent comme des leviers essentiels pour préserver leur équilibre économique et leur indépendance tout au long de l’année.

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