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Retards de paiement : la trésorerie des entreprises françaises sous pression

1 octobre 2025 par
Retards de paiement : la trésorerie des entreprises françaises sous pression
caissecooperativedaquitaine

Constat : un phénomène qui s’aggrave silencieusement

Dans les couloirs feutrés des directions financières comme dans les arrière-boutiques des PME, le constat est le même : les factures tardent à être réglées. Selon les dernières données publiées en septembre 2025, le délai moyen de retard de paiement entre entreprises en France a atteint 14,1 jours au premier semestre, contre 13,5 jours fin 2024.

À première vue, cette demi-journée supplémentaire peut sembler anecdotique. Mais, rapportée aux dizaines de milliers de transactions qui irriguent le tissu économique, elle représente plusieurs milliards d’euros de trésorerie immobilisée. Or, dans un contexte économique incertain, cette immobilisation peut suffire à mettre en péril des structures déjà fragiles.

« On parle souvent de financement bancaire, de levées de fonds ou de subventions publiques, mais la vérité, c’est que la première source de financement d’une PME, c’est… ses clients qui paient en temps et en heure », explique un économiste spécialisé dans les PME au sein d’un think tank parisien.


Causes : incertitudes, coûts et inerties

1. Un climat politique et budgétaire tendu

L’année 2025 a été marquée par une instabilité politique qui a ralenti la mise en place de réformes budgétaires et accentué la prudence des entreprises. Les dirigeants, inquiets des hausses fiscales possibles ou de nouvelles contraintes réglementaires, préfèrent garder du cash plutôt que de régler rapidement leurs fournisseurs.


2. Des trésoreries mises à rude épreuve

La hausse des prix de l’énergie et des matières premières, conjuguée à l’augmentation des taux d’intérêt, a fragilisé de nombreuses trésoreries. Dans ce contexte, retarder un paiement devient, pour certains grands donneurs d’ordre, une stratégie de financement déguisée : pourquoi emprunter à la banque quand il suffit de différer ses règlements ?


3. Des sanctions encore trop faibles

La législation française prévoit des pénalités pour les retards de paiement, ainsi qu’une indemnité forfaitaire de recouvrement. Pourtant, sur le terrain, ces dispositifs sont peu appliqués. Les PME hésitent à exiger des intérêts de retard à leurs clients, par crainte de détériorer la relation commerciale. Résultat : les mauvais payeurs savent qu’ils risquent peu.


Conséquences : des PME en première ligne

Les grandes entreprises disposent souvent de réserves financières ou de facilités bancaires pour absorber les délais. Ce n’est pas le cas des TPE et PME.


Des trésoreries exsangues

Pour un artisan, un restaurateur ou une jeune société de services, un retard de quelques dizaines de milliers d’euros peut suffire à bloquer le paiement des salaires, du loyer ou des cotisations sociales.

C’est ce qu’illustre le témoignage de Claire Martin, dirigeante d’une petite société de communication à Bordeaux :

« Un client important a repoussé le règlement d’une facture de 40 000 euros de trois mois. Résultat : j’ai dû utiliser mon découvert bancaire et retarder un investissement prévu dans du matériel. Je passe plus de temps à gérer la trésorerie qu’à développer mon activité. »


Un risque de faillites en cascade

Les statistiques sont éloquentes : près d’une faillite sur quatre en France est liée à des retards ou des défauts de paiement. Quand un maillon de la chaîne retarde ses règlements, les tensions se propagent aux sous-traitants et partenaires, créant un effet domino redoutable.


Un frein à l’investissement et à l’emploi

Les dirigeants préfèrent conserver un matelas de trésorerie pour se prémunir des imprévus. Résultat : moins d’embauches, moins d’investissements, moins d’innovation. À long terme, ces retards de paiement ne sont pas seulement une question de flux financiers : ils pèsent sur la compétitivité de l’économie française.


Réactions : régulation et appel à la responsabilité


L’État cherche à durcir le ton

Face à l’aggravation du phénomène, le gouvernement réfléchit à renforcer les contrôles via la DGCCRF et à augmenter les pénalités. Mais l’expérience montre que les textes seuls ne suffisent pas : c’est leur application réelle qui fera la différence.


Le rôle des grands donneurs d’ordre

Certaines grandes entreprises se sont engagées dans des chartes de bonne conduite, promettant de payer leurs fournisseurs sous 30 jours. Mais ces initiatives restent trop marginales et reposent souvent sur le volontariat.


La nécessité de solutions alternatives

De plus en plus d’experts appellent les PME à ne pas rester passives et à mettre en place leurs propres stratégies de résilience : diversification des clients, affacturage, négociation d’acomptes, ou encore optimisation fiscale pour libérer de la trésorerie.


Conclusion : se préparer aux imprévus grâce à une gestion proactive

Les retards de paiement ne sont pas une fatalité, mais ils rappellent une vérité incontournable : une entreprise doit anticiper et sécuriser sa trésorerie. Dans un environnement instable, disposer de marges financières, réduire son imposition et optimiser la gestion de ses flux peut faire la différence entre la croissance et la cessation de paiement.

Comme le souligne Claire Martin dans son témoignage :

« J’ai compris que je ne pouvais plus dépendre uniquement de la bonne volonté de mes clients. Je dois structurer ma trésorerie comme une vraie priorité. »

Pour y parvenir, des solutions existent. Elles passent notamment par un accompagnement professionnel afin d’identifier les leviers fiscaux et financiers les plus adaptés à chaque situation. C’est précisément le rôle des conseillers spécialisés, comme ceux de la Caisse Coopérative d’Aquitaine (www.caissecooperativedaquitaine.com). Leur mission : aider les entrepreneurs à renforcer leur trésorerie et à diminuer leur imposition, afin de disposer d’un véritable bouclier face aux imprévus.

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